J’ai comme beaucoup d’entre vous lu avec intérêt mais affligement l’article du Nouvel économiste intitulé: «Armée française: la ruine en héritage?».
Il trace un portrait si sombre que je me suis demandé où se situait l’intérêt de l’auteur. J’ai presque souri en lisant «Résultat : certains militaires, qui attendent le versement de leurs soldes, sont ruinés, interdits bancaires et sont obligés d’emprunter pour rembourser des crédits déjà contractés alors même qu’ils ne sont plus payés ! Dans les cas les plus extrêmes, leurs femmes divorcent pour acquérir un statut de femme seule et toucher des allocations.»
J’ai cru un instant relire Germinal!
Certes la situation n’est pas réjouissante, mais faut-il pour autant se flageller jusqu’à en perdre notre bon sens et le minimum de perspectives qui donnent l’envie d’avancer?
Notre esprit français nous pousse naturellement aux bons mots et à l’ironie parfois destructrice. Notre bouteille est souvent à moitié vide, rarement à moitié pleine.
J’en prends pour exemple deux citations entendues très récemment: « officiers Canada dry » pour désigner les brevetés « experts emploi des forces », « betteravisation » pour illustrer un repli sur le territoire national et ses camps de Champagne .
Faut-il aller jusqu’à ne plus voir que l’image qui cache la réalité?
Pensons d’abord à ceux qui ont vu s’envoler il y a quelques semaines leur seconde chance d’accéder au fameux brevet de l’École de Guerre. Beaucoup se contenteraient aujourd’hui d’un Canada dry à la place d’un bon alcool « voie commandement »; car ils n’auront ni l’un ni l’autre. Quant aux betteraves, notre génération y a passé le plus clair de son temps au point de dire -humour encore et odeur des raffineries toujours présente- que nous étions des spécialistes de la RCA (Région Champagne-Ardennes) pour nous replacer auprès de nos jeunes camarades auréolés d’OPEX. Et comble d’aveuglement et de prétention…nous n’avons pas de regrets, nous y avons construit de bons et beaux souvenirs et même acquis une certaine compétence!
Un devoir prémonitoire a été proposé par la Revue d’Études aux candidats à l’EDG 2013. J’invite ceux qui ont planché sur ce sujet à y revenir quelques instants et les autres à sacrifier un moment à la méditation:
«Depuis plusieurs années, d’après les instituts de sondage, le moral des Français ne cesse de se détériorer. A cet égard, Georges Bernanos a écrit dans l’un de ses ouvrages intitulé La liberté, pour quoi faire ? : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait ».
Quel est votre sentiment sur cette assertion ? Faut-il, selon vous, avoir peur de l’avenir ? »
Clin d’oeil de l’actualité, alors que je venais de terminer ce billet et regardais mes emails…je découvre cette invitation de CEGOS!
NB: les curieux trouveront en page 53 du mémento version 7.4, accessible par le lien en haut de page de ce blog, des éléments de réflexion proposés par l’auteur en réponse au travail d’un candidat.