Chronique historique : 21 juin
24 06 201921 juin 217 (avant Jésus-Christ) : bataille de Trasimène – 2e guerre punique (Italie).
Hannibal, commandant les armées de Carthage, ennemie de Rome, a franchi, deux ans auparavant, les Alpes en provenance d’Espagne. Il a enchaîné les victoires sur les légions romaines et progresse à présent vers Rome, entraînant ses adversaires à sa poursuite. Il organise aux abords du lac Trasimène probablement la plus grande embuscade de l’histoire militaire où, avec ses 40 000 combattants il piège les 40 000 hommes du consul Flaminius. Obnubilé par la poursuite d’Hannibal, Flaminius ne s’est en effet pas rendu compte que sa « fuite » n’était qu’un leurre d’une fraction des forces d’Hannibal, destiné à l’entraîner dans une nasse mortelle. Le gros des troupes est caché en embuscade sur les hauteurs dominant le chemin en bord du lac Trasimène sur près de 5 km. Seuls 6 000 romains parviendront à échapper au massacre.
21 juin 1627 : exécution des duellistes (Paris).
En application de l’ordre royal du 6 février 1626, Richelieu fait exécuter deux nobles (François de Montmorency-Boutteville et François de Rosmadec ) ayant contrevenu à l’interdiction de se battre en duel.
Pour mémoire, le comte de Montmorency-Bouteville est le père du futur maréchal-duc de Luxembourg, François-Henri de Montmorency-Luxembourg (1628-1695), l’un des quatre grands généraux de Louis XIV (après le Grand Condé et Turenne et avec Villars), surnommé le « tapissier de Notre-Dame » en raison de ses très nombreuses et éclatantes victoires lors de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689-1697). Il a notamment remporté celles de Fleurus (1er juillet 1690), Leuze (18 septembre 1691), Steinkerque (3 août 1692) et Neerwinden (29 juillet 1693). Il meurt au faîte de sa gloire militaire en 1695. Apparenté à Condé, il combat sous ses ordres à Rocroi en 1643, puis le suit dans la Fronde à partir de 1650. Il ne revient en grâce auprès du roi qu’à l’occasion de la Guerre de Hollande (1672-1678), où il commande notamment le corps d’occupation déployé à Utrecht. Mêlé à l’ « affaire des poisons » à compter de 1679, il est à nouveau disgracié et ce n’est que la pénurie de généraux compétents et ses puissants appuis familiaux qui amènent à sa nomination à la tête de la principale armée royale à partir de 1690 jusqu’à sa mort.
Lire la très belle biographie de Bertrand Fonck : Le maréchal de Luxembourg et le commandement des armées sous Louis XIV.
21 juin 1813 : bataille de Vitoria (Espagne).
Depuis le début de la campagne de Russie, l’Empereur prélève régulièrement des troupes sur le théâtre espagnol qui n’est pourtant pas brillant et va finir par imploser. Joseph Bonaparte, roi d’Espagne par la volonté de son frère, se replie vers la frontière française ne pouvant plus tenir Madrid. Ses 57 000 hommes sont battus par 78 000 Britanniques, Espagnols et Portugais. Cette défaite de Vitoria conclue la désastreuse guerre d’Espagne. Abandonnant leur butin aux anglais, qui du coup stoppent leur poursuite, les Français parviennent à se replier mais en perdant 7500 hommes. Pour l’anecdote, la Bataille de Vitoria est aussi le plus grand succès de Beethoven de son vivant (mais pas le meilleur selon les spécialistes de l’art). Cette œuvre, intitulée aussi la Victoire de Wellington a été donnée en plein air à Vienne, par deux orchestres symphoniques, accompagnés des tirs de canons et de fusils (à blanc bien entendu), Beethoven dirigeant le tout.
21 juin 1919 : sabordage de la flotte allemande (Scapa Flow – Ecosse).
En application des clauses d’armistice, la flotte allemande a été contrainte de mouiller dans la rade naturelle des îles Orcades. Pour ne pas être saisie par les Britanniques, l’amiral von Reuter lui donne l’ordre de se saborder.
21 juin 1940 : combats du Chaberton (Campagne de France, front des Alpes).
L’Italie, qui a déclaré la guerre à la France le 10 juin (alors que les Allemands sont aux portes de Paris), ne parvient pas à percer le dispositif français valorisé par des ouvrages de type Maginot. L’artillerie de montagne française réduit au silence par plusieurs coups au but le fort du Chaberton, construit à grand frais pour contrôler le col du Montgenèvre. Au même moment, les négociations de Rethondes commencent en forêt de Compiègne.
21 juin 1940 : dernière défense de Lorient.
Le vice-amiral d’escadre de Penfentenyo, préfet maritime de Lorient défend le port durant toute la journée (il prend lui-même les armes) puis fait détruire tout ce qui pourrait être utile à l’ennemi avant de se rendre. A la tête de quelques dizaines de Dragons et de Marsouins, il mène un baroud d’honneur (sans aucune illusion sur l’issue des combats) à l’extérieur de la ville, aux Cinq-Chemins à Guidel, ceci dans le but de ne pas exposer la population lorientaise.Les jours précédents, sachant l’arrivée imminente de l’envahisseur, l’Amiral a fait évacuer tout ce qui pouvait l’être, notamment près de 300 tonnes d’or belge et polonais, et a fait détruire tout ce qui pouvait avoir un intérêt pour les Allemands et qui n’a pas pu être évacué.En fin d’après-midi, il se rend et il est fait prisonnier avec une partie de son état-major.
21 juin 1942 : l’Afrikakorps reprend Tobrouk (Libye).
30 000 soldats du général Wavel se rendent à Rommel qui est fait maréchal. Auchinleck, commandant du théâtre, prend personnellement le commandement de la 8e armée du général Neil Ritchie après la défaite de Tobrouk-Gazala.
21 juin 1943 : arrestation de Jean Moulin (Lyon).
Arrêté à Caluire par la Gestapo, le président du Comité National de la Résistance (CNR) est torturé par Klaus Barbie. Il décède le 8 juillet, en gare de Metz, dans le train qui le transfère vers un camp allemand.
21 juin 2006 : décès du général d’armée Michel Poulet.
Saint-Cyrien, légionnaire parachutiste, le général Poulet est mort un soir de fête de la musique à 57 ans, des suites d’un cancer foudroyant. Commandant de compagnie lors de l’assaut de Kolwezi (1978), il commandera plus tard le 2e REP (régiment étranger de parachutistes).
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