Chronique historique: 09 mars
13 03 20189 mars 1814 : bataille de Laon et Hurrah d’Athies. Poursuivant les Russes, repoussés à Craonne, Napoléon attaque les coalisés (Russes et Prussiens) retranchés sur le versant sud de la »montagne couronnée », mais il est contraint à la retraite vers Reims par la déroute de Marmont sur sa droite à Athies. Ce combat appelé par les Allemands, le Hurrah d’Athies est l’un des plus hauts faits d’armes de la cavalerie allemande : « dans la nuit du 9 au 10, les Ier et IIème corps prussiens et la cavalerie de von Zieten, sous les ordres de York, attaquent de nuit les bivouacs du corps de Marmont qui s’est établi dans une position aventurée et n’a pris aucune des précautions les plus élémentaires pour assurer sa sûreté. Composé de jeunes conscrits qui ont reçu le baptême du feu la veille, appuyé par une artillerie armée par des canonniers de marine ignorants du service en campagne, le corps de Marmont est surpris et jeté dans une affreuse déroute et n’est sauvé de la destruction que de justesse. Le colonel Fabvier revenu à la hâte d’une liaison manquée à la tête d’un détachement de 400 cavaliers et 4 pièces se jette dans le village de Veslud et l’interdit au corps de Kleist, puis un détachement de 100 soldats de la Vieille Garde cantonnés pour la nuit par hasard à Festieux interdit à l’ennemi l’entrée du défilé, permettant la retraite. Marmont perd 3000 hommes sur 9000 et presque toute son artillerie et doit le lendemain aller jusqu’à Berry-au-Bac rallier ses fuyards. L’aile droite française a disparu, Napoléon ne peut plus gagner sa bataille de Laon et devra retraiter vers Paris. La cavalerie prussienne a pris à elle seule plus de 20 pièces dans une succession de charges nocturnes ».
9 mars 1831: promulgation de la loi autorisant à la création d’une légion d’étrangers. « Elle précise qu’il pourra être formé dans l’intérieur du royaume une légion d’étrangers, mais elle ne pourra être employée que hors du territoire continental du royaume (article 1er). Suite à la dissolution du Régiment de Hohenlohe le 5 janvier 1831, Louis-Philippe reprend la tradition des régiments étrangers attachés aux rois de France (Suisses, Irlandais, Hongrois, Polonais, etc.). Elle instaure aussi une clause restrictive d’emploi, car cette légion ne pourra être employée que hors du territoire du royaume : l’histoire nous contraindra 3 fois (1870/71, première et seconde guerre mondiale). Cette loi résulte, d’une part, de la nécessité d’envoyer des troupes en Algérie pour assurer la présence française sans pour autant faire appel au 80 000 français de la classe 1830. Et d’autre part, de l’inquiétude des députés quant aux considérations d’humanité, d’ordre public et d’économie ainsi que de sécurité publique qu’engendre la concentration exceptionnelle d’étrangers dans Paris, estimée à 10% (rapport du 12 février 1831). En pleine crise ministérielle, ce texte de loi, amendé par les Pairs de France, est voté le 5 mars par la Chambre des députés ». CNE Jean-Baptiste P.
9 mars 1945 : coup de force japonais en Indochine. Les forces japonaises (65 000 hommes) occupent l’Indochine depuis la défaite française de juin 1940 mais n’ont pas revendiqué le pays, ni démembré la petite armée française locale (20 000 Français et 40 000 Indochinois) avec laquelle elles sont imbriquées. La situation générale du Japon devenant critique, les Nippons veulent empêcher que l’Indochine serve de base d’attaque vers leur archipel et prennent le contrôle par surprise de la péninsule. Le général Tsushibashi invite officiellement les autorités françaises à diner et en profitent pour procéder au coup de main dans toute l’Indochine. La surprise est grande mais la combativité des garnisons attaquées est excellente. Le comportement des militaires nippons est ahurissant pour les Européens puisqu’ils procèdent à l’exécution (au sabre) de nombreux prisonniers désarmés, dont le général Lemonnier et des administrateurs. Pour un officier japonais, être fait prisonnier est infamant et le fait de le décapiter lui restitue son honneur…
Au total, la prise de contrôle cause la mort de 2650 Français. Les scènes d’horreur sont nombreuses notamment en ce qui concerne les familles européennes. Sous les ordres du général Alessandri, un groupement de quelques milliers d’hommes s’échappe dans une longue marche et livre de durs combats de guérilla tant contre les japonais que des bandes chinoises qui cherchent à s’emparer de leur matériel. Le commandement allié de la zone, assumé par les américains applique la doctrine du président Roosevelt pour la décolonisation et abandonne complètement ce groupement à son sort. Seul l’amiral britannique Mountbatten enfreint les consignes pour, aussi souvent que possible, intervenir au profit d’Alessandri par des parachutages de vivres et matériels, des missions d’appui aérien ou encore des évacuations sanitaires.
9 mars 1968 : décès du général Charles Ailleret (La Réunion). Le DC-6 transportant le général d’armée Ailleret (CEMA) et appartenant au GLAM s’écrase contre une colline peu après le décollage de l’aéroport de Saint-Denis. Polytechnicien (1926), artilleur, chef de l’O.R.A (zone Nord), déporté à Buchenwald (1944), responsable des applications militaires du CEA (1958), il s’oppose au putsch d’Alger alors qu’il commande la zone Nord-Est Constantinois (1961). Nommé CEMA en juillet 1962, c’est lui qui organise le retrait français du commandement intégré de l’OTAN. Avec son frère, Pierre (polytechnicien comme lui), il constitue un tandem historique de la recherche nucléaire française. C’est le CEMA qui est resté jusqu’à présent le plus longtemps à son poste (plus de 5 ans 1/2). Le général d’armée aérienne Michel Fourquet lui succède dans la fonction.
Le même jour, l’ingénieur aéronautique René Leduc meurt dans sa 69ème année. Il est le concurrent malheureux de Dassault.
9 mars 1974 : reddition du lieutenant Onoda (Ile Lubang –Philippines). Près de 30 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, le sous-lieutenant Onoda, soldat japonais vivant caché dans les montagnes et pensant le Japon toujours en guerre, accepte de se rendre à son supérieur, le commandant Taniguchi toujours en vie, qui est venu spécialement du Japon lui confirmer la fin de sa mission.
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