Chronique historique:23 février
26 02 201823 février 1793 : la Convention décrète la levée en masse. Une armée européenne de 375 000 hommes se presse sur les frontières françaises en réponse aux déclarations de la Convention (1792-1795) qui promet son assistance aux peuples étrangers voulant recouvrer leur liberté. Par décrets (s’étalant du 20 au 25 février), une levée de 300 000 hommes est ordonnée en urgence pour défendre les frontières. L’enrôlement spontané que connût la campagne de 1792 n’est plus, si bien que moins de la moitié des hommes nécessaires est trouvée. Des émeutes éclatent dans de nombreux départements (notamment en Vendée mais pas uniquement) pour s’y opposer mais aussi pour sanctionner une série de mesures impopulaires ayant suscité des mécontentements jusqu’alors contenus (exécution du roi, prêtres assermentés,…).
23 février 1836 : début du siège de Fort Alamo (actuels Etats-Unis). « Popularisé par Davy Crockett et John Wayne dans le film Alamo, ce siège de 13 jours est un fait marquant de la révolution texane. Le général mexicain de Santa Anna livre bataille à dix contre un sans esprit de pitié. Lors de l’assaut du fort, le 6 mars, le commandant Travis et les 188 autres défenseurs sont tués : même les prisonniers sont exécutés. Les mexicains affichent 600 tués et blessés. La conduite du vainqueur a eu pour effet de galvaniser la population du Texas contre lui et ainsi grossir les rangs de l’armée texane ». CNE Jean-Baptiste P.
23 février 1916 : la première ligne française tombe (Verdun). En pleine tempête de neige, les 51ème et 72ème DI sont écrasées sur leur première ligne. Les renforts français parcourent jusqu’à 30 km, de nuit, pour être engagés au matin. Le commandement se plaint du manque de renseignement sur l’ennemi. Les Allemands font 10 000 prisonniers. Le bataillon Rohr (Sturm-Bataillon 5), spécialisé dans le combat rapproché rencontre le succès (grenades à main, mortiers de tranchée, lance-flamme).
23 février 1945 : prise du mont Suribachi par les Marines (Iwo Jima).
23 février 1981 : tentative de coup d’Etat à Madrid. Le LCL Tejero Molina appartenant à la Guardia Civil (gendarmerie) fait irruption dans le Congrès des députés à 18h30 et retient les élus en otage jusqu’à 12h00 le lendemain. Le gouverneur de Valence fait sortir les chars pour prêter main forte aux putschistes. A 01h00 du matin, le roi Juan Carlos condamne le putsch lors d’une allocution télévisée et anéantit tout espoir de ralliement aux putschistes. Les années de transition après la mort de Franco (1975) sont tendues à cause des difficultés économiques que traverse l’Espagne et de l’opposition d’une partie de l’armée à la démocratisation de la vie politique.
23 février 1991 : début de la phase terrestre de l’opération Tempête du Désert (guerre du Golfe). Un mois de violents bombardements aériens sur le dispositif militaire irakien précède l’opération visant à libérer le Koweït. Le général Schwartzkopf laisse croire que son action sera concentrée uniquement sur le Koweït, alors que son objectif est de frapper en profondeur dans le territoire irakien, pour isoler le Koweït et faciliter ensuite sa libération. Le plan fonctionne parfaitement.
23 février 2011 : mort de Jean Lartéguy (Paris – Invalides). Engagé volontaire à 19 ans, résistant à 20, Lucien Osty de son vrai nom, intègre les commandos d’Afrique en 1942 après avoir fui l’occupation allemande (via l’Espagne où il reste interné 7 mois). Puis il sert pendant 7ans en tant qu’officier d’active et quitte l’armée avec le grade de capitaine. Licencié en lettres, il devient reporter de guerre et couvre un grand nombre de conflits à travers la planète et notamment en Corée où il est blessé lors de la bataille de Crève-cœur. Il publie plus de 50 récits et romans qui presque tous traitent des guerres de décolonisation et des hommes qui les ont menées. Certains ouvrages sont devenus des classiques (Les Centurions) en étant portés à l’écran et ont fait un peu d’ombre à ses autres livres. Dans le film, l’acteur américain Anthony Quinn y incarne le personnage inspiré à Lartéguy par le général Bigeard. Tous ses livres sont passionnants : style net et fluide, densité psychologique. Ses portraits de combattants, quel que soit leur bord, sont profondément humains et donnent à ses récits d’aventure une dimension presque philosophique. Il aime l’engagement, le chaud et le froid mais en homme de cœur, sait décrire avec finesse la tiédeur. Il est mort à 90 ans à l’Institution Nationale des Invalides. A noter : le général américain, Paetrus l’a remis à l’honneur durant la guerre en Afghanistan en faisant rééditer Les Centurions. Il voyait dans cet ouvrage, un moyen de faire comprendre la réalité du combat contre-insurrectionnel. Ses autres livres valent aussi le détour. Lire la biographie d’Hubert Le Roux, Le dernier centurion.
Jean Lartéguy.
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