Chronique historique : 21 juin
21 06 201721 juin 217 (avant Jésus-Christ) : bataille de Trasimène – 2ème guerre punique (Italie). Hannibal, commandant les armées de Carthage, ennemie de Rome, a franchi, deux ans auparavant, les Alpes en provenance d’Espagne. Il a enchaîné les victoires sur les légions romaines et progresse à présent vers Rome, entraînant ses adversaires à sa poursuite. Il organise aux abords du lac Trasimène probablement la plus grande embuscade de l’histoire militaire où, avec ses 40 000 combattants il piège les 40 000 hommes du consul Flaminius. Obnubilé par la poursuite d’Hannibal, Flaminius ne s’est en effet pas rendu compte que sa « fuite » n’était qu’un leurre d’une fraction des forces d’Hannibal, destiné à l’entraîner dans une nasse mortelle. Le gros des troupes est caché en embuscade sur les hauteurs dominant le chemin en bord du lac Trasimène sur près de 5 km. Seuls 6 000 romains parviendront à échapper au massacre.
21 juin 1627 : exécution des duellistes. En application de l’ordre royal du 6 février 1626, Richelieu fait exécuter deux nobles (François de Montmorency-Boutteville et François de Rosmadec ) ayant contrevenu à l’interdiction de se battre en duel.
21 juin 1813 : bataille de Vitoria (Espagne). Depuis le début de la campagne de Russie, l’Empereur prélève régulièrement des troupes sur le théâtre espagnol qui n’est pourtant pas brillant et va finir par imploser. Joseph Bonaparte, roi d’Espagne par la volonté de son frère, se replie vers la frontière française ne pouvant plus tenir Madrid. Ses 57 000 hommes sont battus par 78 000 Britanniques, Espagnols et Portugais. Cette défaite de Vitoria conclue la désastreuse guerre d’Espagne. Abandonnant leur butin aux anglais, qui du coup stoppent leur poursuite, les Français parviennent à se replier mais en perdant 7500 hommes. Pour l’anecdote, la Bataille de Vitoria est aussi le plus grand succès de Beethoven de son vivant (mais pas le meilleur selon les spécialistes de l’art). Cette œuvre, intitulée aussi la Victoire de Wellington a été donnée en plein air à Vienne, par deux orchestres symphoniques, accompagnés des tirs de canons et de fusils (à blanc bien entendu), Beethoven dirigeant le tout.
21 juin 1918 : « Le 1er CAUS du général Liggett compte 5 divisions américaines opérationnelles et prend position dans la région de la Ferté-sous-Jouarre ». LCL Rémy Porte.
21 juin 1919 : sabordage de la flotte allemande (Scapa Flow – Ecosse). En application des clauses d’armistice, la flotte allemande a été contrainte de mouiller dans la rade naturelle des iles Orcades. Pour ne pas être saisie par les Britanniques, l’amiral von Reuter lui donne l’ordre de se saborder.
21 juin 1940 : combats du Chaberton (Campagne de France, front des Alpes). L’Italie, qui a déclaré la guerre à la France le 10 juin (alors que les Allemands sont aux portes de Paris), ne parvient pas à percer le dispositif français valorisé par des ouvrages de type Maginot. L’artillerie de montagne française réduit au silence par plusieurs coups au but le fort du Chaberton, construit à grand frais pour contrôler le col du Montgenèvre. Au même moment, les négociations de Rethondes commencent en forêt de Compiègne.
21 juin 1940 : dernière défense de Lorient. Le vice-amiral d’escadre de Penfentenyo, préfet maritime de Lorient, défend le port durant toute la journée puis fait détruire tout ce qui pourrait être utile à l’ennemi avant de se rendre.
21 juin 1942 : l’Afrikakorps reprend Tobrouk (Libye). 30 000 soldats du général Wavel se rendent à Rommel qui est fait maréchal. Auchinleck, commandant du théâtre, prend personnellement le commandement de la 8e armée du général Neil Ritchie après la défaite de Tobrouk-Gazala.
21 juin 1943 : arrestation de Jean Moulin (Lyon). Arrêté à Caluire par la Gestapo, le président du Comité National de la Résistance (CNR) est torturé par Klaus Barbie. Il décède le 8 juillet, en gare de Metz, dans le train qui le transfère vers un camp allemand.
21 juin 2006 : décès du général d’armée Michel Poulet. Saint-Cyrien, légionnaire parachutiste, le général Poulet est mort un soir de fête de la musique à 57 ans, des suites d’un cancer foudroyant. Commandant de compagnie lors de l’assaut de Kolwezi (1978), il commandera plus tard le 2ème REP (régiment étranger parachutiste).
Dans son dernier ouvrage, Rémy Porte synthétise les aspects politiques et diplomatiques, économiques, financiers et industriels, militaires (interallié, théâtre d’opérations, tactique) et humain concernant les Etats-Unis dans la Grande Guerre. Essentielle au plan quantitatif, la contribution américaine a des effets beaucoup moins nets en termes qualitatif, qu’il s’agisse des armements ou de l’emploi des grandes unités. Elle est également une nouvelle occasion pour les Français et les Britanniques de s’opposer (en pensant à leur influence ultérieure dans le monde). Elle a des effets durables, aussi bien au sein de la population américaine que sur la politique française de l’entre-deux-guerres. En résumé, une relation de type « Je t’aime, moi non plus », un peu schizophrénique, entre critiques acerbes à mots couverts et protestations d’amitié hautement proclamées. Au-delà, un effort particulier a été fait pour proposer une dense bibliographie complémentaire sur une vingtaine de pages.
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