Chronique historique : 19 octobre
19 10 2016ERRATUM pour le 18 octobre 1741 : naissance de Pierre Choderlos de Laclos. Il ne peut pas être considéré comme spécialiste des « feux dans la profondeur » puisque étant mort en 1803, le système le plus évolué qu’il a connu fut le Gribeauval. Les canons et les obusiers Gribeauval avaient une portée de l’ordre de 600-1200 mètres selon les calibres. C’est du « tir indirect » à vue mais pas des « feux dans la profondeur ». Merci au COL Michel L. (7ème BB). En outre, il n’est pas le constructeur du fort Boyard dont les fondations ont été commencées peu après sa mort. Merci à M. Martin B. (SHD).
L’intégralité des erratum est en bas de ce mail.
19 octobre 202 (avant Jésus Christ) : bataille de Zama (Tunisie). Les 50 000 soldats d’Hannibal (général carthaginois) sont vaincus lors de la deuxième guerre punique par Scipion l’Africain (général romain) et ses 40 000 romains. Hannibal avait prévu de percer et désorganiser les lignes romaines avec ses 80 éléphants de combat mais Scipion créé des couloirs dans ses défenses où passent naturellement les pachydermes qui se font attaquer sur les flancs. Certains, apeurés rebroussent chemin et sèment la panique dans leurs propres rangs. Les 2ème et 3ème lignes romaines prennent à revers les Carthaginois occupés par la 1ère ligne romaine. Le bilan est lourd : 20 000 soldats carthaginois périssent contre 1500 romains. Cette bataille affaiblira définitivement Carthage qui 53 ans plus tard, lors de la troisième guerre punique, sera à nouveau vaincue par Rome après un siège de 3 ans.
19 octobre 1783 : premier vol humain en montgolfière (à la Folie Titon – aujourd’hui rue de Montreuil – Paris). Un mois, jour pour jour, après le premier vol de trois animaux (un coq, un canard et un mouton) dans la cour du château de Versailles et devant le couple royal, c’est au tour de Pilâtre de Rozier puis Réveillon et Vilette d’effectuer le premier vol captif humain de l’histoire.
19 octobre 1813 : fin de la bataille de Leipzig (Allemagne). Même si les Alliés de la 6ème coalition déplorent plus de pertes que la Grande Armée (environ 60 000 contre 50 000) à l’issue de ce que l’on appelle aussi, la bataille des Nations, celle-ci sanctionne l’incapacité de Napoléon à vaincre de manière nette l’ensemble de l’Europe liguée contre lui. C’est lors de cet affrontement que meurt le maréchal Poniatowski : resté face à l’ennemi pour couvrir la retraite de Napoléon, il est pris au piège lorsque les sapeurs français font sauter, trop tôt, le seul pont sur la rivière Helster. Blessé à trois reprises lors des combats, il tente néanmoins de franchir à la nage le cours d’eau mais meurt noyé, pendant que 12 000 de ses hommes sont faits prisonniers. Jozef Antoni Poniatowski est le seul général étranger (Polonais) à avoir été élevé à cette dignité. Il a son nom sous l’arc de triomphe.
Façade du Louvre, rue de Rivoli : statue en pied du maréchal Poniatowski par Philippe Besnard.
19 octobre 1917 : début de la guerre électronique (Paris). Après avoir constaté que les raids de zeppelins allemands (équipés de goniomètres) utilisent pour se diriger le signal TSF émis par la Tour Eiffel, le colonel Férié lancent des contre-mesures. Le signal que reçoivent dorénavant les dirigeables, leur indique un émetteur de la station T.S.F. de Lyon La Doua au lieu de Paris. Le 19 octobre, l’un des derniers raids de dirigeables allemands (11 zeppelins) ayant Londres pour cible se solde par la perte des 2/3 des aéronefs lors de leur voyage retour. Seuls 3 appareils réussissent à rallier l’Allemagne après avoir fait un très grand détour par le Sud de la France. La guerre électronique est née. Pour plus d’infos.
Quelques rendez-vous historiques :
jusqu’au 27 novembre 2016 : exposition « L’ épopée des uniformes militaires », à la Sucrière, Lyon (Rhône).
jusqu’au 31 décembre 2016 : exposition « Visages du 25 août » – Maison du Souvenir de Maillé (Indre-et-Loire).
jusqu’au 26 juillet 2017 : exposition « Tambours, clairons, trompettes : commander, transmettre, informer en musique » au musée des Transmissions (Cesson-Sévigné).
du 12 octobre au 29 janvier 2017 : exposition « Guerres secrètes » – Musée de l’Armée (Invalides).
du 15 octobre au 29 janvier 2017 : exposition « Verdun, la guerre aérienne » – Musée de l’air et de l’espace (Le Bourget).
jusqu’au 20 novembre 2016 : exposition « Verdun – La Somme » au musée de l’Artillerie de Draguignan.
jusqu’ au 15 janvier 2017 : exposition « Mission mode, styles croisés » - Musée de la Légion étrangère (Aubagne) et château Borély (Marseille).
et
Les conférences du Service historique de la Défense (SHD) avec leurs références bibliographiques.
« Choderlos de Laclos est mort en 1803 : le système le plus évolué qu’il a connu fut donc le Gribeauval. Les canons et les obusiers Gribeauval avaient une portée de l’ordre de 600-1200 mètres selon les calibres. Par ailleurs, il n’y avait pas d’observateur relié à l’arrière comme aujourd’hui et la flèche maximum ne dépassait pas la taille humaine. En bref, il s’agissait plutôt d’une sorte de gros fusil avec un viseur réglable. Les mortiers (pour les sièges et la défense des côtes), quant à eux, utilisaient le tir vertical avec un système de mesure d’angle mais encore pour des portées n’excédant pas quelques centaines de mètres : c’est du « tir indirect » à vue mais pas des « feux dans la profondeur ».
COL Michel L. (7ème BB).
« Choderlos de Laclos n’est pas le constructeur du fort Boyard dont les fondations ont été commencées peu après sa mort. Pour l’île d’Aix, il a participé à la construction de la batterie blindée établie à la pointe de l’île sous la direction du marquis de Montalembert en 1779-1780. La batterie était en bois et comportait trois niveaux de casemates. Contrairement aux prédictions des officiers du génie, le fort a supporté plusieurs salves de son artillerie. Mais le génie le laissa ensuite tomber en ruines. En 1809, on entama un grand programme de fortifications de l’île d’Aix qui entraina la destruction complète de la batterie blindée de Montalembert. Les fortifications actuelles de l’île d’Aix ne doivent donc pas grand-chose à Choderlos.
En 1786, Choderlos est l’auteur d’une Lettre à MM. De l’académie française sur l’éloge de M. le maréchal de Vauban, où il dénonce : « Les officiers du génie partagent avec un zèle presque religieux l’opinion que Vauban, qui fut leur chef et dont ils n’ont pas cessé de s’inspirer servilement, était un grand homme. Mais qui pourra louer M. de Vauban passant sa vie à fortifier et ne faisant pas faire un pas à l’art de la fortification ? Qui pourra louer M. de Vauban enterrant des millions avec une prodigieuse prodigalité, pour élever d’une main les mêmes places qu’il renversait de l’autre si facilement ? ».
Lire Jean Paul Bertaud, Choderlos de Laclos, l’auteur des liaisons dangereuses. Paris, Fayard, 2003.
M. Martin B. (SHD).
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