Chronique historique : 24 juin
24 06 201424 juin 1340 : bataille navale de l’Ecluse (Mer du Nord). La flotte du roi de France Philippe VI est anéantie par celle du roi d’Angleterre Edouard III dans l’estuaire qui mène à Bruges. Les Français ont attaché leurs bateaux pour barrer l’estuaire et empêcher les Anglais de gagner Bruges et ne peuvent donc pas manœuvrer alors que leurs équipages génois sont particulièrement aguerris et pourraient rivaliser avec l’ennemi. Les archers gallois enflamment à distance la flotte française qui se débande. La suprématie maritime anglaise est dès lors acquise pour de nombreuses années.
24 juin 1812 : début de la campagne de Russie. La grande armée franchit le Niémen.
24 juin 1859 : victoire de Solferino (Italie du Nord). Napoléon III allié à l’armée sarde bat l’armée autrichienne de l’empereur François-Joseph. Henri Dunant, un civil en voyage d’affaires près de Solferino est traumatisé par les combats et le sort des blessés. Son action, dès cette date, en faveur d’un soutien sanitaire aux blessés mènera à la création de la Croix Rouge. Solferino fut cependant proportionnellement moins mortelle que beaucoup d’autres batailles (12,5% contre 20 à 30 % lors des batailles de Napoléon 1er) puisque 40 000 soldats décédèrent sur les 330 000 engagés. Si les proportions indiquent une mortalité « relativement faible », les chiffres absolus impressionnent : C’est en effet la première fois depuis Leipzig (1813) qu’une bataille rassemble autant d’hommes. A noter que le chemin de fer est utilisé (par les Français) afin de transporter les troupes. Voir l’excellent ouvrage d’Hervé Drévillon, « Batailles », à ce sujet.
W. Rathenau. Photo extraite de La Première Guerre Mondiale – Général J.E Valluy. (Bibliothèque du SHD).
24 juin 1922 : assassinat de Walter Rathenau (Berlin). Ministre allemand des affaires étrangères, Rathenau est tué par la société secrète d’extrême-droite, Consul, parce qu’il symbolise l’ennemi intérieur pour une frange de la population allemande victime de la crise économique et du ressentiment patriotique du à la défaite. Riche car à la tête d’un empire industriel (AEG) qui prend modèle sur le capitalisme américain et brillant car il entretient des liens étroits avec les principaux intellectuels allemands de l’époque, Rathenau est d’origine juive et se sent parfaitement allemand au point d’avoir été un des principaux soutiens du 2ème Reich durant la Première Guerre Mondiale. Son assassinat est considéré comme l’une des prémices de l’affrontement des républicains (République de Weimar) et des nazis allemands. Cependant, comme souvent, un tel raccourci est inexact : Ernst von Salomon, membre des corps francs et écrivain de talent est complice de l’assassinat mais ne prendra jamais sa carte du parti nazi. « Il était commerçant et voulait sentir en artiste, il possédait des millions et jouait avec des idées socialistes, il était très juif d’esprit et coquetait avec le Christ. Il pensait en internationaliste et divinisait le prussianisme, il rêvait une démocratie populaire et il se sentait toujours très honoré d’être invité et interrogé par l’empereur Guillaume… » Stephan Zweig dans Le monde d’hier à propos de Walter Rathenau.
24 juin 1954 : écrasement du GM 100 (Indochine). Constitué autour du bataillon de Corée transféré à Saigon au mois d’octobre 1953, le groupe mobile n°100 (GM100) est une force interarmes de 3500 hommes, engagée dans le nettoyage de la région des hauts-plateaux du Centre Annam, en marge de l’opération Atlante. Alors que la bataille de Dien Bien Phu est terminée, amoindri par une succession d’embuscades depuis le 1er février 1954, le GM 100 est pratiquement anéanti entre le 24 et le 28 juin 1954 lors de l’évacuation d’An Khé par une gigantesque embuscade Vietminh sur la RC19, perdant la moitié de son effectif et la totalité de son matériel.
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