« Pour la France », album photos sur les blessés de guerre
16 09 2013« J’aurais pu mourir, je suis blessé, j’ai donné ma jeunesse à l’armée, mais cela fait partie du code d’honneur de la Légion » affirme le caporal-chef Kevin qui se bat, jour après jour, après avoir reçu une balle dans le crâne. « Tu ne sais pas à quel point tu es fort jusqu’au jour où être fort est la seule option » déclare avec fierté, le caporal Raphaël qui s’est même fait tatouer cette maxime sur son avant-bras.
Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. Ils veulent qu’aucune de nos pensées ne se détourne d’eux, qu’aucun de nos actes ne leur soit étranger. 95 ans après, cette citation du « tigre » reste vibrante d’actualité pour Philippe de Poulpiquet, reporter, qui publie un album de photographies : « Pour la France. », en hommage à tous ceux qui sont morts, à tous ceux qui ont été blessés en Afghanistan. Des photos traitées avec pudeur. « Il fallait zoomer sur les horreurs de la guerre, pour expliquer pourquoi un militaire se bat, pourquoi un soldat tombe au combat et comment un blessé livre un nouveau combat, dans sa lente reconstruction physique et psychique »
L’auteur de cet ouvrage a personnellement beaucoup appris d’eux, après ces trois années vécues à leurs côtés : « j’ai puisé de véritables leçons de vie, une énergie vitale incroyable. Ce sont eux qui m’aident à surmonter toutes les images qui me hantent, celles d’Afghanistan, celles de Haïti, toutes les images des évènements qu’en tant que reporter j’ai couvert ».
L’auteur témoigne de la souffrance des familles endeuillées, des combats pour survivre : « A travers eux, c’est encore la guerre que je continue à photographier, en y posant mon regard. » Un regard sans concession, brut, qui, en une suite de portraits en noir et blanc, met à nu la douleur des soldats, mais aussi leurs espoirs. « Afin que nul n’oublie, afin que ces anciens jeunes combattants ne soient pas perdus dans l’indifférence publique, je me devais de montrer leurs traumatismes. Ce livre, je l’ai composé en un devoir de mémoire, par devoir de reconnaissance, celui que la Nation devrait avoir envers ses soldats.
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