Budget 2013…
29 09 2012Les annonces et réactions concernant le budget 2013 de la Défense se multiplient et avec elles les interprétations personnelles parfois sans fondement.
Pour ne pas céder à ce risque, j’ai parcouru différents articles de publications « sérieuses » et retenu cette présentation parue dans « Les Échos ». Elle semble claire en différenciant bien les effets prévisibles à court et long terme.
On note ainsi que contrairement à certains commentaires, les 7234 postes supprimés en 2013 font partie du plan de déflation de 54000 postes déjà prévu et ne constituent pas une « nouveauté »!
« Le 13 juillet dernier, lors de son discours devant un parterre de militaires et de personnalités civiles, François Hollande avait réitéré sa promesse de campagne : le ministère de la Défense contribuera « ni plus ni moins » que les autres ministères non prioritaires au redressement des comptes. Promesse tenue, selon nos informations, puisque les militaires se sont vus attribuer 31,4 milliards d’euros pour 2013, hors pensions : 30,2 milliards de crédits budgétaires, auxquels s’ajoutent 1,2 milliard de recettes exceptionnelles, tirées principalement de la vente de fréquences hertziennes. C’est, à 200 millions près, la stricte application de la règle du « zéro valeur » (gel en valeur absolue) dictée par Jean-Marc Ayrault aux dépenses de l’État.
Ni plus ni moins certes, mais ce sont quand même pas mal de milliards qui vont manquer à l’appel. A contrario des autres ministères, la Défense est en effet le ministère du temps long, très long même, puisque la durée de vie des programmes d’armement se mesure en décennies. Pour coller à cette spécificité, ses ressources font l’objet de lois de programmation pluriannuelles, sur six ans en général. Et c’est là que le bât blesse. A 30,2 milliards, les crédits budgétaires 2013 (hors recettes exceptionnelles) sont équivalents à ceux de 2012, conformément à ce que Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, souhaitait. Il n’en demeure pas moins qu’ils sont inférieurs de 800 millions à ce qui était prévu pour l’annuité correspondante de la dernière loi de Finances triennale. Et de 2,6 milliards si l’on se réfère à la LPM actuelle. En d’autres termes, il va falloir faire beaucoup d’économies.
Pas sur les effectifs, puisque le ministère en reste à la déflation prévue de 54.923 emplois entre 2008 et 2015, dont 7.200 en 2013. Tous les autres postes vont donc y passer : formation, indemnités, communication, action sociale, opérateurs (musées, école). Mais, surtout, investissements : sur les 22 milliards environ de commandes prévues en 2012 et 2013 (armement ou immobilier), 6 milliards sont renvoyés sine die. Autrement dit, très peu de nouveaux programmes ou de tranches de contrats déjà signés seront confirmés dans les mois qui viennent. La liste des perdants sera arrêtée à l’automne, mais on peut prédire que les programmes Tigre ou NH90 (hélicoptères), FREMM (frégates multimissions), Scorpion (armée de terre), missiles, seront touchés. Le but est d’économiser de la trésorerie l’année prochaine, dans le cadre d’un budget de transition, en attendant la prochaine LPM qui remettra les pendules à l’heure. »
Sous-Chef de Service
Les 7234 postes ne sont certes pas « une nouveauté » mais la nouvelle administration s’ingéniant à détricoter les constructions de l’ancienne, on aurait pu espérer autre chose…..