Pierre Schœndœrffer
21 03 2012Avec quelques jours de retard cet hommage à Pierre Schoendoerffer issu de textes publiés sur INTRADEF.
Figurent ci-dessous, une biographie sommaire ainsi que des extraits de l’éloge funèbre prononcé par le Premier Ministre lors de la cérémonie aux Invalides.
Décès de l’écrivain et réalisateur Pierre Schœndœrffer
Le réalisateur et écrivain français Pierre Schœndœrffer est décédé ce matin à Clamart, à l’âge de 83 ans. Proche de l’armée de Terre, il était également membre du jury du prix littéraire de l’armée de Terre – Erwan-Bergot.
Écrivain, scénariste et cinéaste, Pierre Schœndœrffer, a réalisé une œuvre importante, documentaire et de fiction. Thème récurrent de son travail : la guerre d’Indochine, à laquelle il a participé en tant que caméraman pour le service cinématographique de l’armée.
Né en 1928 dans le Puy-de-Dôme, Pierre Schœndœrffer effectue son service militaire au sein du 13e bataillon des chasseurs alpins, période de sa vie qui se retrouve dans L’Honneur d’un capitaine (1982). Intéressé par le cinéma, il entre ensuite aux services cinématographiques de l’armée. Il est envoyé en Indochine en 1951, où il est fait prisonnier, à Diên Biên Phu. Après sa libération, il devient reporter-photographe de guerre, puis se lance dans le cinéma.
En 1963, il tourne La 317e section : un des meilleurs témoignages sur le conflit vietnamien, adaptation de l’un de ses ouvrages, qui lui a valu le prix du meilleur scénario à Cannes. Son documentaire La Section Anderson, tourné 2 ans plus tard sur le même sujet, remporte l’Oscar du meilleur film documentaire, le faisant entrer dans le cercle fermé des réalisateurs français ayant obtenu un Oscar.
Parmi ses œuvres les plus connues : le livre Là-haut (1981), qu’il adaptera en 2004, ou le film l’honneur d’un capitaine (1982). En 1992, il tourne Diên Biên Phu 1954/1992, de la bataille au film, basé sur son expérience au Vietnam.
L’Aile du papillon, roman de 2003, est récompensé par le Prix littéraire de l’armée de terre – Erwan Bergot.
Il était soldat de 1re classe d’honneur du 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP), à l’invitation duquel il s’est rendu en Afghanistan en 2007.
Pierre Schœndœrffer a massivement obtenu la reconnaissance de la Nation et du monde artistique : outre ces César, Oscar et palmes académiques, il est décoré des insignes de commandeur de la Légion d’honneur, d’officier de l’Ordre national du mérite et d’officier des Arts et des Lettres. Il avait également reçu de nombreuses décorations militaires : 6 citations pour la Croix de guerre et une palme.
Retrouvez un dossier hommage à Pierre Schœndœrffer sur le site internet de l’ECPAD : http://www.ecpad.fr/tag/thema-schoendoerffer.
Adieux à Pierre Schœndœrffer
L’armée et la Nation ont dit adieu à Pierre Schœndœrffer lors d’une cérémonie aux Invalides à Paris.
La cérémonie d’hommage à Pierre Schœndœrffer s’est tenue le 19 mars 2012 à Paris. Décédé à l’âge de 83 ans, cet écrivain, cinéaste, reporter de guerre et ancien militaire était membre du jury du prix littéraire de l’armée de Terre-Erwan Bergot.
Sur les rangs en ce lundi matin, un détachement du (1er RCP) de Pamiers, régiment dont monsieur Schœndœrffer était soldat de 1re classe d’honneur, et la musique principale des troupes de marine. 3 légionnaires ont escorté le cercueil, porté par des parachutistes du 1er RCP, depuis l’église Saint-Louis jusqu’à la cour d’honneur.
Monsieur François Fillon, Premier ministre a ensuite prononcé un éloge, devant la famille, les proches du cinéaste, des militaires, des artistes…
« De ses trois années de guerre en Indochine, où il partagea toutes les épreuves de ses frères d’armes, des sauts sur Diên Biên Phu avec le 1er régiment de chasseurs parachutistes au camp de prisonniers, il disait qu’elles avaient de quoi remplir une vie entière. […]
La 317e Section, le Crabe Tambour, Diên Biên Phu, sont les volets magistraux de cette œuvre qui rendit leurs lettres de noblesse à l’engagement de nos militaires, à cette jeunesse dont on ne dira jamais assez combien elle souffrit de l’incompréhension, du rejet et parfois de l’oubli de certains de nos compatriotes. […]
En un temps où le doute gagnait la France, où l’on disait des morts qu’ils étaient morts pour « rien », l’œuvre de Pierre Schœndœrffer apparaît, avec le recul, comme un monument du courage français, et disons-le, du courage tout court. […]
Nous devons en concevoir une responsabilité pour l’avenir, car s’il est un message que nous adresse Pierre Schœndœrffer à travers son œuvre, c’est un message d’engagement et un appel à la plus vive conscience. […]
Honneur, courage, sincérité, voilà les couleurs de cette œuvre universelle qui se mêla aux couleurs de la France. […]
Sa noblesse manquera à tous ceux qui eurent la chance de le connaître et de partager son parcours d’exception, elle manquera au monde de l’art et de la culture, elle manquera au monde combattant, elle manquera à la France.»
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