Pour répondre à certains impatients… oui, le conseil d’administration m’a renouvelé sa confiance pour un an. Tant mieux ou tant pis pour l’Epaulette, ce ne sera pas à moi d’en juger en 2013!
Quant à l’assemblée générale de samedi, on ne peut que regretter l’absence du DRHAT alors que le CEMAT, le Gouverneur militaire de Paris, l’Inspecteur de l’armée de Terre étaient présents, ainsi que d’autres officiers généraux tel le Directeur des compétences de la Gendarmerie nationale. Sans remettre en cause la qualité du représentant de la Direction des ressources humaines de l’armée de terre présent à la table ronde, nul doute que le Directeur aurait apporté un autre poids aux débats. Je rappelle ici que les thèmes développés portaient sur le recrutement et la promotion internes.
Même si chacun aura tenu les propos qu’il ne pouvait que tenir, le ton et le contenu des échanges ont été aussi libres que possible « stimulés » par le secrétaire général de la SNCF qui a développé un parallèle fort apprécié entre son entreprise et l’armée de Terre: « La SNCF c’est comme l’armée de Terre, la discipline en plus » (Charles de Gaulle). L’animation de Kathia Gilder (LCP) a permis un dialogue réel entre la salle et les participants à la tribune. Bref -mais ceci n’engage que moi- une bonne séance d’information militaire avec ses forces et ses limites. Mais est-ce très différent ailleurs?
Au plan du contenu des débats, un point de divergence majeur est intervenu entre la vision du « cheminot » et celle du « mili »: le déterminisme de l’âge dans les déroulements de carrière. Au-delà peut-être même de son importance réelle, ce paramètre est à ce point intégré par nos cadres militaires qu’il constitue vraisemblablement le premier facteur de résignation chez nos officiers de recrutements internes.
L’autre point d’achoppement est l’affirmation du caractère égalisateur de la réussite à l’enseignement militaire supérieur du second degré. Nombre d’exemples, déjà cités ici ou dans la revue, montrent que les pourcentages d’accès aux responsabilités de haut niveau ne suivent pas ceux de réussite aux concours évoqués: un général d’origine semi-directe en première section en 2012 sur vingt promus potentiels. A titre de rappel les promotions de l’Ecole de guerre-CID ont rassemblé jusqu’à 25% de non-directs et encore (!) 15% aujourd’hui.
Lorsque l’égalité d’accès à certains postes, comme chef de corps, entre directs et semi-directs est mise en avant, on s’appuie le plus souvent sur des pourcentages qui masquent en partie la réalité. Ainsi si aujourd’hui, 70% des brevetés effectuent un temps de commandement de premier niveau quelle que soit leur origine, cette égalité cache une évolution moins gratifiante. On constate en effet que ce nombre de brevetés semi-directs est passé en 3 ans de 30 à 15 par promotion avec la fermeture de fait de la filière sciences de l’ingénieur du concours Ecole de Guerre aux recrutements internes. Pour les réfractaires au calcul mental (à ce niveau de difficulté il ne devrait pas y en avoir beaucoup!), 70% de 25% ne sont pas équivalents à 70% de 15% (on passe en effet de 17.5% du total à 10.5…)
Quand les chiffres ont la parole ils ne disent pas toujours la vérité qu’on souhaiterait entendre!