Lien Armée-Nation
25 10 2011Le récent (21 octobre) témoignage du lieutenant Nicolas BARTHE, coauteur du livre « Engagé » avec Alexandre KAUFFMANN et membre de l’Épaulette, devant un aréopage d’officiers généraux a apporté un double démenti. Démenti à ceux qui parfois sont prompt à catégoriser selon les origines. Démenti à ceux qui pensent que le lien Armée-Nation s’est irrémédiablement dissout dans la professionnalisation.
Oui, il y a une vraie richesse chez nos officiers sous contrat comme il y en avait une chez nos aspirants. Bien sûr on n’acquiert pas en quelques mois à Coëtquidan le même fond et le même lustre (?) que nos officiers de recrutement direct ou interne qui y passent 3 ans ou 2 ans. Comme pour nos anciens cadres du contingent, l’épreuve est impitoyable: les bons s’en sortent et les moyens coulent. Pourtant chez tous ceux et celles que j’ai pu rencontrer depuis maintenant 3 ans en écoles, j’ai trouvé la même foi, la même volonté de servir et la même « pêche », quelle que soit leur origine. Alors de grâce laissons les clichés s’égrener dans les chants promos (le très bon « Coët Collection ») et ne retenons que ce qui brille sous une couche, parfois trop légère, de peinture.
Quant au lien Armée-Nation, ce sont ces mêmes contractuels qui me conduisent à l’évoquer. Comment peut-on parler de rupture de cette relation quand plus de 12000 militaires –et je ne parle ici que de l’armée de Terre- retournent à la vie civile chaque année. Certes le flot des appelés n’est plus là pour irriguer nos provinces. Mais qu’était devenu cet enracinement « citoyen » dans les valeurs de la Nation? Quelle conscience de ces valeurs était acquise par notre contingent en 10 mois d’exercices et de plus en plus rares manœuvres avant le grand choc des « OPEX pour tous »?
Nous avons aujourd’hui la chance de voir s’enrichir au sein de nos armées – et de nous enrichir à leur contact- 72% de contractuels (pour l’armée de Terre) qui acceptent le risque bien réel de « Mourir pour la France ». Parmi eux nos officiers sous contrat qu’ils soient d’encadrement, spécialistes ou pilotes doivent se voir reconnaître ce rôle particulier de témoins dans leurs fonctions futures au sein de la société civile. Ce rôle nous devons les aider à le préparer en leur témoignant une attention, une « fraternité d’arme », toute particulière au cours de leur passage dans nos rangs. Écoutons les aussi avec modestie. Nous avons beaucoup à apprendre de leurs motivations qui peuvent éclairer les nôtres soumises à l’épreuve du temps.
Merci mon lieutenant pour votre beau témoignage!
Entièrement d’accord avec l’auteur de l’article mais je me permets de remettre le lecteur au niveau des dures réalités de la vie quotidienne des associations de militaires, d’anciens combattants, d’active, de réserve, de retraités et autres médaillés répertoriées comme associations patriotiques par le bureau des pensions d’invalidité et des anciens combattants des préfectures. Ce dernier ayant un emplacement immobilier de choix dans les méandres des bureaux obscurs entre recoins, sous sol, entresol et greniers.
Vous avez dit et écrit rôle essentiel et privilégié dans les rapports Armée-Nation. A PARIS, peut être, il en est autrement dans la France profonde chère à DE GAULLE et à POMPIDOU.
Pour les autorités représentatives de l’Etat et des collectivités locales les associations patriotiques font partie du décorum des cérémonies du souvenir au même titre que les bouquets, couronnes, monuments , drapeaux et étendards. Quant à la troupe sous les armes et la musique on fait comme si, avec une bonne sono et un employé municipal compétant voir la clique locale en uniforme de carnaval… Si le coeur n’y est pas au moins que la fête soit belle et puis c’est l’occasion de se montrer,de serrer des mains afin de préparer l’échéance politique prochaine et de se dire des banalités autour d’un verre.
Les problèmes de défense territoriale, la reconnaissance de nos combattants et de leur famille, l’avenir de nos armées et de nos jeunes qui finiront par ne plu savoir qui ils sont, ce qu’ils défendent et pourquoi ils meurent et surtout pourquoi ils tuent l’homme d’en face… Pour des biftons, du flouz, pour honorer un deal politiquo-maffieux… Surtout n’en parlons pas et surtout ne mettons pas dans le coup les associations patriotiques. Excusez moi, vous avez dit potiches ou patriotiques. J’ai mal compris…