Retour (définitif?) du serpent de mer

13 09 2011

manifcpe.jpg« Le gouvernement va reprendre cette proposition » qui doit « permettre que les auteurs de délits puissent accomplir, pendant quelques mois, un service citoyen dans le cadre d’un établissement public d’insertion de la défense » (EPIDe), a déclaré le chef de l’Etat lors d’un discours dans le nouveau centre pénitentiaire de Réau. (Le Figaro en ligne – 13/09/2011) 

La période que nous allons traverser jusqu’aux présidentielles de 2012 sera, à n’en pas douter, riche en  propositions destinées à faire face aux difficultés que vit et vivra encore la France (pour rester hexagonal). Sans céder à la tentation de nous considérer comme “la” variable d’ajustement –quel ministère n’en représente pas une aujourd’hui?- il faut reconnaître qu’aux yeux de certain(e)s la Défense semble constituer un puits sans fond. Qu’il s’agisse d’économies sous toutes les formes ou d’idées neuves[1]pour “optimiser” l’emploi des moyens, je crains que nous ne soyons qu’au début des surprises.

Des propos récents ne sont pas pour me rassurer. Le premier, en juin, concernait les cibles assignées au SMA passant de 3000 à 6000 jeunes sur 4 ans. Le second date de ce jour. 

Ainsi, ce midi, le chef de l’Etat revenait sur “l’encadrement militaire des mineurs délinquants”. La radio transposant mal les guillemets, j’osai espérer que le terme militaire en comportait et n’était utilisé que pour illustrer un style, un comportement. Je crains de m’être trompé en relisant la presse de ce soir (Le Figaro en ligne). Certes, cet encadrement se ferait au sein des EPIDe. Tout sera une fois encore affaire de volume et de moyens humains et financiers.

Rappelons-nous que les JAPD étaient à l’origine une mission interministérielle!  De même ceux qui parmi nous ont connu la période des JET (jeunes en équipe de travail) peuvent  imaginer ce qu’apporterait une explosion de cette “mission” ! 

Mais il y a là avant tout une vision pervertie du « rôle social de l’officier ».

Plus grave à mon sens est en effet la confusion des genres par le chef des Armées lui-même. Qu’est-ce qui confère aux militaires la compétence d’encadrer des « mineurs délinquants »? Pas notre formation initiale, pas plus que notre expérience de terrain sauf à penser que nos soldats sont des délinquants en puissance. Je pensais que les spécialistes se trouvaient plutôt à l’Intérieur et à la Justice.

Les officiers que représente et soutient l’Épaulette risquent ainsi d’être les doubles victimes de ces évolutions en voyant, après leurs parcours professionnels, la nature de leur métier s’affadir. Investissons, avec nos moyens et dans le respect de nos statuts et obligations, le champ du débat pour rappeler que dans notre cas l’expression “cœur du métier” tire son sens de l’Histoire et non pas des simples conjonctures qui l’ont émaillée. Qu’en penserait Lyautey? 


[1] Cette expression me rappelle un “classique” de la notation: “Officier qui a beaucoup d’idées justes et neuves. Malheureusement ses idées justes ne sont pas neuves et ses idées neuves ne sont pas justes!” 


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