Ah cette date, décidément !
25 02 2011Alors que je venais de terminer mon billet précédent, resurgit le « spectre du 19 mars » dans une correspondance qui m’est adressée par le Gal (2S) Henri-Jean FOURNIER (Cyr 65-67). Il n’y a là en revanche aucune polémique avec l’auteur du texte, au contraire. Le général FOURNIER soulève justement le douloureux problème des 617 soldats français portés disparus au cours des opérations d’Algérie entre 1954 et 1964. En rappelant le fait que plus de la moitié d’entre eux ont disparu après le 19 mars 1962, il souligne le paradoxe que soulève, entre autres faits, le choix de cette date commémorative assez unanimement contestée.
Pour leur part les membres du Comité d’entente, dont fait partie l’Epaulette, ont adressé une lettre au Ministre demandant à être reçus pour évoquer le sujet de la date unique de commémoration des morts pour la France. Les termes généraux de cette demande sont rapportés ci-dessous.
« Le 11 novembre doit devenir la Journée Nationale du Souvenir afin que tous les morts pour la France durant les deux Guerres (14-18 et 39-45), celles de l’Indochine et de l’Algérie, comme celle de Corée et toutes les opérations extérieures, passées, actuelles et à venir soient honorés par la France et les Français »
Je pense personnellement que cette démarche, excluant toute approche partisanne source de tensions et de conflits inutiles, peut déboucher sur la définition d’un cadre propice à des avancées significatives dans le domaine de la mémoire et de sa préservation.
Bonjour,
Rechercher une date unique pour honorer les Français et les autres qui, par leur sang versé, ont contribué et contribuent encore à faire de la France ce qu’elle est et ce qu’elle doit demeurer est en soi une idée qui devrait nous rassembler.
Oui, cent fois oui!
La date de cette commémoration ne peut être que le 11 novembre car, à l’annonce des frimas à venir, elle nous incite à nous souvenir et à nous recueillir ensemble pour, ensemble passer cet hiver et préparer un printemps plein d’espoirs prometteurs.
Est-ce à dire que les autres dates actuellement commémorées auront moins d’importance ou seront simplement abandonnées, je ne le souhaite pas, je ne l’envisage pas, mais je me permets de recommander qu’elles soient maintenues, pour peu que nous fassions du 11 novembre nouveau un évènement aussi important que l’actuel 14 juillet.
Notre Démocratie s’est construite à partir du 14 juillet. Notre République se construit tous les jours à partir du 11 novembre.
Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on veut aller!
Je ne peux que vous conseiller de lire l’édito du Président de la Saint-Cyrienne du 26 janvier 2011 : Général de corps d’armée (2S) Dominique Delort, Promotion Lt- colonel Brunet de Sairigné (67-69) !
Voilà une idée dont je dirais volontiers qu’elle me ravit, si elle n’était empreinte d’émotion dès lors que l’on en considère le fond. Disons alors qu’elle rejoint très exactement mes attentes de soldat et de citoyen.
Car en définitive, qui ou quoi s’agit-il d’honorer ?
Commémorer des conflits et donc des dates ? Oui mais alors on honore au moins également des circonstances, des pays, des populations , des dirigeants et des politiques… tout autant que les soldats « morts pour la France », et au pire en détournant leur exemple.
Il s’agit bien d’honorer ces soldats, dans ce qui les rassemble : la mort en patriote et la France.
Dans ces conditions, il faut une seule date pour rassembler ces enfants avec Celle pour qui ils sont tombés, sans donner prise à un détournement idéologique ou partisan. Nous devons absolument cette dignité à la mémoire de nos Anciens, « tombés au champ d’honneur ». Et tant qu’à leur faire honneur, parce qu’elle devait être ‘La Der des Der » et parce que le Soldat Inconnu les représente tous, soit par ses restes soit par l’esprit, le 11 novembre s’impose.
De toute ma passion et du plus profond de moi-même je soutiens cette idée. Bon vent pour la porter.