Une idée parmi d’autres
22 12 2010Dans mon récent billet sur le décès du second-maître Lefort, j’ai rappelé la filiation historique et toujours majoritaire des adhérents de l’Épaulette avec le corps des sous-officiers. Cette caractéristique nous confère, à l’évidence, une vision particulière des relations que nous entretenons avec nos subordonnés d’aujourd’hui, camarades de promotion d’hier. Je viens de rappeler la mort au combat de Jonathan Lefort; son évocation a entraîné une « explosion » des visites sur le blog avec près de 300 connexions sur ce seul sujet et pour la seule journée d’hier (les autres billets en ont recueillies de 7 à 35). N’est-ce pas un signe de cet attachement? Ce lien ne nous impose-t-il pas de conforter cette relation en l’affirmant dans notre vie associative?
D’autres éléments que les dangers partagés au combat et la seule origine, plaident encore pour une réflexion sur ce thème. C’est notamment la similitude des préoccupations liées aux statuts contractuels d’un grand nombre d’entre nous, sous-officiers et OSC. C’est aussi la nécessité vitale de préserver la cohésion de nos corps, et au delà de notre armée de Terre, en dépassant les préoccupations catégorielles sources de division. C’est enfin l’obligation de tout mettre en oeuvre pour que des voies d’expression alternatives et contraires à nos statuts ne prennent pas le pas sur nos « fondamentaux » qui, s’ils doivent vivre et évoluer avec leur temps, ne doivent pas être remis en cause.
Certes les amicales existent qui ont vocation à fédérer, tous corps confondus, autour d’une même appartenance à une « arme » ou à un »régiment ». Mais on est là dans une approche corporatiste, respectable mais nécessairement restreinte et aujourd’hui menacée par l’évolution même des armées.
Quelles voies sont donc offertes à l’Épaulette? Après réflexion (certainement imparfaite car solitaire!) et à partir de ma connaissance du monde associatif et de ses ramifications, j’en discerne au moins une. J’ai parlé de filiation au début de ce billet. Ce mot en appelle un autre: filiale. Cette possibilité de création existe pour les mutuelles, les règles juridiques sont décrites et peu contraignantes. Elles garantissent une « autonomie solidaire » des contractants et n’interdisent pas des séparations ou fusions ultérieures.
L’éponymie ayant ses limites déjà atteintes avec l’association et la revue, « Le Chevron » ayant son existence qu’il n’est pas question de contester, « Le Galon » pourrait par exemple faire l’affaire et « collerait » bien avec « L’Epaulette ».
J’entends d’ici les voix toujours promptes à s’élever pour crier au « débauchage » ou au « racolage » (j’ai même des noms!). Se murmure aussi la « perte d’âme » (là encore!). Certains maugréent déjà: « Et les militaires du rang, pendant que nous y sommes! ». Simple réflexion ouverte je le rappelle. Pourtant le train est en marche, ne nous contentons pas de le regarder passer. Je vous invite à lire ou relire le billet du 11 décembre: « Dans le vent de l’histoire et dans l’air du temps? », là au moins, les propos ne sont pas de moi bien qu’ils appuient mon « fantasme ».
Avouez cependant que si demain nous nous présentions en tant que »L’Épaulette », association d’officiers, et sa filiale « Le Galon », comme l’aurait dit notre regretté général Bigeard: « Ça aurait de la gueule! »
Fin d’année, période des voeux et des rêves un peu fous… J’assume! (JFD)
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