La complexité des choses
26 11 2010Vous le savez pour le vivre, la portée de toute action dépend de la pertinence de l’information qui la sous-tend. Mon dernier éditorial évoque ce sujet. Ma préoccupation permanente est donc que nous menions »les bons combats ». C’est un des leit-motiv de mes interventions que j’illustre avec l’image ci-contre: Don Quichotte n’est pas mon modèle préféré d’homme d’action!
J’illustrerai cette « complexité des choses » par un exemple simple mais édifiant qui permet, de plus, de ressortir des tiroirs un sujet qui fit couler beaucoup d’encre et de salive… et ne demande qu’à resurgir: le report à 23 ans de l’accès à l’EMIA. Grâce à mes rencontres de travail (ne souriez pas, je ne gaspille pas vos cotisations en simples déplacements de loisir!), je dispose aujourd’hui de 4 points de vue sur ce sujet. Leur comparaison est édifiante. Elle justifie mes DEMANDES RÉCURRENTES de PARTICIPATION du plus grand nombre. (JFD)
Celui de l’Epaulette est de dire: « Un an de plus c’est un an de trop au moment des choix d’avancement. Ce report enfonce le clou de la prédestination. » Mauvais esprit direz-vous, pessimisme pré-sénile et congénital diront d’autres. Un colonel de la DRHAT, rencontré à Versailles lors de la dissolution du 5 RG, a même tenté de m’expliquer que c’était un plus!
Mais venons-en aux avis extérieurs, forcément plus objectifs que le nôtre.
- A tout seigneur tout honneur commençons par notre CEMAT. Qu’a-t-il répondu à nos inquiétudes? Que « …ce report s’inscrivait dans une logique professionnelle visant à renforcer la qualité fondamentale des IA: l’expérience militaire« . Imparable, non?
- Qu’en pense le responsable d’une équipe régionale, en charge de la préparation des candidats aux concours internes. « Pour l’EMIA et l’EMCTA il faudrait rabaisser à 21 ans la limite d’âge basse d’accès afin d’accrocher les meilleurs volontaires au cours de leur premier contrat. Ils ont encore à ce stade la vocation bien ancrée et la « patate ». N’oublions pas que 25 à 35 % des sous-officiers directs quittent l’institution au bout de 5 ans, soit à la fin du premier contrat. A 23 ans, après souvent 5 années d’une vie professionnelle intense, ils pensent à se marier ou à s’installer en « couple », au BSTAT, à une carrière courte ou longue de sous-officier, voire aux OAEA. » Intéressant n’est-ce pas?
- Quel est l’avis de l’IAT (et du DRHAT/E a peu près dans les mêmes termes): « … la limite d’âge à 23 ans répond aussi à un impératif de formation. A 23 ans et 2 ans de service comme sous-officier, on a des candidats entrés en formation à 20 ans et qui ont donc des chances d’être titulaires d’un BAC +2 compatible avec l’objectif « Licence » de l’EMIA. Si on baisse cette limite on chute vers un BAC « sec » qui rendra difficile l’accès à la licence en fin de scolarité. » Qu’en pensez-vous? Quelle item allez-vous cocher dans le grand QUIZ des déroulements de carrière?
Vous aurez, j’en suis sûr, compris que je ne peux pas engager notre crédibilité sur de simples « coups de sang » permanents au risque de nous discréditer en étant contrés par surprise. Il faut inlassablement s’informer, recouper, trouver les failles et, ce jour là, « tapper où ça fait mal ». Ce n’est pas simple mais c’est la seule voie de l’efficacité.
Bientôt une autre « colle »: « Pourquoi les OAEA/S et Rangs sont-ils plus silencieux que les autres ». J’ai des réponses. J’attend les vôtres. (JFD)
J’ai classé ce billet en « Réflexions » et « Humeurs » car je sais que certains sont plus attentifs à mes humeurs qu’à mes réflexions (Merci Alain M.)
Si l’expérience de la réalité du métier de soldat, et personne n’en doute, renforce la valeur du corps des Officiers alors il faut l’offrir à tous. Et éviter de créer des disparités nuisibles aux performances de l’ensemble.
Si les scolarités longues ne permettent pas d’augmenter les temps d’expériences on peut comme pour le brevet Para de ma promotion EMIA prendre sur le temps des vacances.
Après tout nous prenions sur nos vacances pour faire la PMS avant d’arriver dans les Armées!
Il faudrait mesurer la perte de flux de candidats à l’entrée et la perte de ressource en Breveté en sortie pour mesurer les effets pervers des mesures de ralentissement que l’on peut soupçonner d’être simplement corporatistes.
Toutes ces filières basées sur l’origine n’empêcheront jamais les bons d’être bons et les mauvais de rester mauvais.
Il faut simplement craindre que les bons ne se lassent et ne s’évaporent avant et après.’((bons au sens de l’agilité intellectuelle, bien entendu,)))
Le recrutement de la période 1930-1936 est particulièrement intéressant à étudier.
Mais surtout avec des effectifs aussi faibles en officiers il vaudrait mieux s’aligner sur les pratiques qui se développent partout en université comme en classe préparatoire pour restaurer l’égalité de traitement ce partant accroitre la cohésion du corps des officiers au moment ou il faut tout à la fois changer de format et se moderniser pour couter moins!!
Dans des périodes aussi critiques ou la convergence des efforts est absolument nécessaire toutes les sources de querelles internes devraient neutralisées.
Alors revenons rapidement à l’amalgame de de LATTRE (qui raisonnait simplement en vue du combat).