Ce n’est pas moi qui enfonce le clou!
21 07 2010Un camarade Saint-Cyrien, avec qui nous avons partagé de riches périodes professionnelles et partageons encore des moments privés, vient de lire sur ce blog ma réaction à « Paroles d’officiers ». Il ne s’agit pas pour moi de relancer un débat qui a eu son temps, a porté ses fruits et est maintenant clos.
Mais son témoignage « technique », et qu’on ne peut soupçonner d’être partisan, vient étayer une fois encore nos prises de positions en faveur des recrutements internes. Le constat qu’il apporte s’appuie sur des faits là où il y a souvent trop de préjugés ou de certitudes entretenues. (JFD)
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(…) J’ai pris la liberté de lire ton article intitulé : « Ça suffit ». Comme je comprends ton indignation ! Je la partage totalement. Et je crois que j’ai de solides arguments pour parler savamment du niveau des officiers de l’EMIA car j’ai été le principal acteur des accords signés en 1996 entre les Écoles de Coëtquidan et l’université de Rennes 2 aux fins de donner à l’EMIA un statut très proche de celui d’une filiale universitaire autonome. C’est te dire combien était grande la confiance de l’Université dans la qualité de notre enseignement car ce type d’accord était vraiment exceptionnel.
Ainsi avions-nous la liberté de proposer à l’approbation du Recteur les listes de candidats admis au DEUG. Cette liste était composée par les Écoles de Coëtquidan, au vu des résultats obtenus par les élèves à des épreuves SPECIFIQUES, proposées par des enseignants appartenant indifféremment aux Écoles de Coëtquidan et à l’Université et corrigées par eux. La « barre » était arrêtée d’un commun accord entre moi et un professeur de gestion de RENNES 2 et je puis te dire que les résultats étaient très flatteurs (de l’ordre de 60 % d’une promotion).
Je veux ici rendre un hommage particulier à tous ces garçons et filles qui se remettaient aux études avec courage, après des années d’interruption. Nombre d’entre eux passaient ensuite une licence en École d’application afin de boucler leur acquis et pouvoir prétendre à l’enseignement militaire supérieur. Quelques-uns enfin, arrivés à Coëtquidan avec un niveau universitaire validé (1re année d’université ou DEUG), passaient leur licence, voire leur maîtrise à Rennes pendant leur scolarité. Je tiens à te dire que cette disponibilité, ce sérieux, cette maturité et cette très bonne volonté montrés par les élèves de l’EMIA pendant mes quatre années passées à Coëtquidan ont été pour moi une des grandes satisfactions retirées de mon séjour.
Le paragraphe du livre « Paroles d’officiers » est donc non seulement méprisable en raison de l’opprobre qu’il jette sur une catégorie d’officiers qui n’ont jamais démérité, mais il est également mensonger car les sous-lieutenants de l’EMIA quittaient et quittent leur École avec un niveau universitaire que beaucoup d’écoles d’officiers de pays développés nous envieraient (…)
(Jean-Yves NIELLY)
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